| | HISTOIRE DU PORT D´OSTENDE | |
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De_Vlaamse Admin
| Sujet: HISTOIRE DU PORT D´OSTENDE Dim 25 Nov - 21:53 | |
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Humble bourgade aux origines obscures, Ostende fut elevée au rang de ville en 1267, par Marguerite de Constantinople, alors Comtesse de Flandre et de Hainaut. En 1284 notre ville concluait une convention avec ceux du Franc de Bruges, dont Wouterman de Gand etait échevin, à l´effet d´élargir et de rendre navigable le canal de décharge, appelé watergang, qui allait, nous dit le texte, de l´écluse nord de la watergang jusqu´au sud d´Ostende Cette convention, dont la copie a été conservée dans le livre des privilèges de la Ville, est tres importante pour qui veut étudier l´histoire de notre côte, car elle prouve, que la wateringue´s Heer Woutermans, qu´indiquent toutes les cartes du siècle dernier, existait déjà au XIIe siècle et qu´à cette époque on avait déja transformé les criques en watergangen et fermé leur embouchures par des écluses. Comme le faisait remarquer Belpaire dans une "Notice historique sur la ville et le port d´Ostende" parue en 1836, si toutes les criques n´avaient pas subi cette transformation, si leur embouchure n´avait pas été fermée par des ecluses, le pays aurait eu continuellement à souffrir des inondations et n´aurait pas été labourable, comme il l´etait, ainsi que le prouvent de nombreux documents. Mais le canal de navigation creusé en 1284 dut être mis hors de service, lorsqu´il fallut élever de nouvelles digues afin de protéger le plat pays contre les grandes marées, et les wateringues de ´s Heer Woutermans Ambacht et de Ghistel Ambacht conclurent en 1443 une convention pour creuser un nouveau canal large de deux verges (28 pieds) et profond de 8 pieds afin d´aider a l´écoulement des eaux de l´intérieur et d´établir une navigation dans l´intérêt des habitants tant d´Ostende que des environs. Ce canal s´arretait comme le premier au sud de la ville, car Ostende n´avait alors pas encore de port. Celui-ci ne fut creusé que deux ans plus tard, en 1445, lorsque Philippe le Bon accorda aux Ostendais le droit d´avoir un havre. Dans la requête presentée au Duc par ceux d´Ostende afin d´obtenir cet octroi, il etait dit que le havre serait tres utile pour la navigation, puisqu´il n´y avait pas de port entre Nieuport et l´Ecluse et que ces deux ports étaient éloignés l´un de l´autre de plus de dix grosses lieues. Jusque-là, les pecheurs ostendais etaient obligés d´échouer leurs barques sur la plage. Desormais ils pouvaient se mettre a l´abri. N´étant destiné qu´aux pÈcheurs, notre port ne devait pas etre profond. Il se trouvait a l´ouest de la ville et allait jusqu´à une digue, qui divisait la ville en deux quartiers. Le havre longeait ensuite cette digue de l´ouest a l´est et séparait ainsi les deux quartiers. | L´obtention d´un port fut l´origine de la prosperité de notre ville au XVe siecle. L´encaquement du hareng avait déjà été imaginé par Gilles Bekels, de Hughevliet, et Jacques Kien d´Ostende, et la pêche ainsi que le commerce du hareng, devinrent une source de richesse pour notre population travailleuse et entreprenante. Bientôt Bruges en fut jalouse. Nieuport, Damme et l´Ecluse en souffraient. Elles présentèrent donc en 1483 une requête aux trois membres de Flandre, exposant le tort que leur faisait la concurrence d´Ostende et proposant, entre autres remèdes, de combler notre port. Mais ce remde fut, comme bien l´on pense, jugeé trop radical et refusé. Grâce au commerce du hareng caqué, Ostende devint, au milieu de XVe siècle, une ville assez importante, ou il y avait même de tres riches familles. Malheureusement la ville s´allia aux communes, qui ne voulaient pas se soumettre à l´archiduc Maximilien et en 1489 les troupes de celui-ci vinrent la reduire en cendres. Un siège, qui dura de Juillet 1601 a Septembre 1604, détruisit complètement la ville. Pas une seule maison ne resta intacte et apres le départ des troupes on ne put que tres difficilement identifier l´emplacement exact de certaines demeures. L´histoire de ce fameux siège ne peut trouver place dans cette courte étude que pour autant qu´elle explique le changement subi par le port. Comme nous l´avons dit, l´entrée du port etait, avant le siège, à l´ouest d´Ostende. Mais lorsque la garnison d´occupation eut aplani les dunes, qui à l´est de la ville empêchaient la surveillance et le tir, la mer n´y trouvant plus d´obstacles, se fraya un passage qu´en flamand on appela "geule". A chaque marée, cette trouée devint plus large et plus profonde. Ce fut d´ailleurs le salut des défenseurs, car les navires hollandais purent dès lors ravitailler Ostende par la "geule" au lieu de devoir entrer dans le vieux port et s´exposer ainsi aux boulets de l´artillerie espagnole, qui était établie à Mariakerke. Jusqu´à la fin du siège, la "geule" servit pour donner à la garnison d´Ostende les vivres, les munitions et les renforts, dont elle avait besoin. Un plan de la ville dresse en 1648 et conserve à l´Hotel-de-Ville, nous montre, par une baie dessinée à l´ouest de la plage, que toute trace de l´ancien port n´était pas encore disparue à cette date. On était alors dans une période de guerres incessantes. Les Provinces Unies bloquaient les ports des provinces obéissantes et obligaient celles-ci d´accepter, pour se ravitailler, l´intermédiaire excessivement onéreux de celles-là. En outre, le traité de 1648 transformait, par sa fameuse clause concernant la fermeture de l´Escaut, en règle de droit ce qui était jusque-là un état exceptionnel uniquement justifié par la guerre. Comme le faisait très justement remarquer M. Leger dans son étude sur "le port d´Ostende" qu´il publia dans la "Revue des questions scientifiques" en 1908, notre indus- trie et notre commerce étaient étouffés dans cette lutte inégale et ne pouvaient trouver un débouché qu´en se lançant dans des entreprises coloniales. Après le traité de Munster (1648) et la cession de Dunkerque, lors de " la Paix des Pyrenées" en 1659, a Louis XIV, Ostende était le seul port dont notre pays pouvait disposer. La rade était sûre et il ne manquait qu´une communication avec l´intérieur du pays. Le watergang créé au XIVe siècle et renouvelé au XVe siècle n´existait plus depuis le siège: Le canal de Bruges à Ostende, par Plassendale, fut achevé en 1666 pour le remplacer. En 1640 le Cardinal Infant, Ferdinand, avait déjà autorisé les négociants flamands d´entre-prendre le commerce des Indes Orientales et Ostende put, dès lors, nouer des relations avec l´Orient. Mais la Hollande prétendit que cette autorisation était contraire au traité de Munster et, faute d´une marine de guerre convenable, nos marchands furent obligés de suspendre leurs voyages. La très intéressante étude de M.Leger contient aussi de judicieuses réflexions sur l´effort de Jean de Brouchoven, Comte de Bergeyck, qui à la fin du régime espagnol, tenta de réagir et créa la Compagnie de St. Domingue et celle des Indes. La première entretint un commerce actif entre Ostende et la colonie de St. Domingue, tandis que la seconde échoua, faute de marins capables. Quelques années plus tard pourtant, lorsque les Pays-Bas Catholiques etaient gouvernés par l´Empereur d´Autriche Charles VI (1711-1740), l´idée d´un commerce avec les Indes fut reprise et réalisée. Nous ne pouvons pas donner ici l´histoire de la célèbre Compagnie d´Ostende, qui attira, au début du XVIIIe siècle, l´attention du monde sur notre port. On sait que cette société fut supprimée par l´Empereur Charles VI, celui-là même qui l´avait créée. Le traité qu´il signa a Vienne en 1731 interdit formellement tout trafic colonia | Voyons maintenant ce qui fut fait pour améliorer le port . Comme dit plus haut, le canal de Bruges creusé, ou plutôt agrandi, en 1622 jusqu´ à Plassendale, fut prolongé en 1666 jusque près d´Ostende et les ecluses construites à Plassendale furent placées a Slykens. Mais ce dernier ouvrage ne fut achevé qu´en 1675 et il existe au musée d´Ostende un jeton qui fut frappé, cette année-là a l´occasion du départ du duc de Monterey, pour reconnaitre le soin qu´il avait pris de faire fortifier ces écluses. En 1698, il y avait a l´embouchure du port une profondeur de 50 à 70 pieds à marée basse et dans l´intérieur 40 à 50 pieds, puis dans les criques supérieures une trantaine de pieds. Le courant était alors si violent, parait-il, qu´on craignait des dégâts et qu´on s´empressa de fermer le polder de Zandvoorde. La mer entourait journellement la moitié de la ville et couvrait tout le polder Ste-Catherine. Ce n´est qu´en 1744 que ce polder fut endigué de nouveau. Néanmoins le polder restait encore si profond qu´en 1755 un navire à trois mâts, ayant coulé près du quai, laissait passer à peine la pointe de son grand mât a marée haute. | En 1771 on construisit le phare, qui existe encore maintenant a l´ouest du chenal. Un jeton, qui fut frappé à cette occasion, montre qu´on y faisait du feu pour guider les navigateurs vers l´entrée du port. Mais ce mode d´éclairage était tellement mauvais, surtout en cas de tempête, lorsque les bourrasques éteignaient le braisier, qu´en 1776 déjà le feu de charbons fut remplacé par des réverbères. Grâce aux encouragments de l´impératrice Marie-Thérèse, les mouvements du port augmentaient alors d´année en année, mais Ostende prit surtout un vif essor lorsque la guerre maritime éclata en 1778 entre la France et l´Angleterre et que la Hollande y fut entrainée à partir de 1780: Pendant quelaues années, la navigation entre ces grandes puis-sances maritimes fut arrêtée et seul le port d´Ostende pouvait accueillir tous les bateaux En 1756 il avait été déjà question d´ériger Ostende en port franc, mais ce projet dût être abandonné pour ne pas indisposer les puissants voisins. Dès son avènement, Joseph II fit étudier a nouveau la question et après avoir effectué une inspection minitieuse de la côte, il promulga, en Juin 1781, un décret conférant au port d´Ostende les avantages de la franchise, sauf quelques minimes exceptions. Le port franc et la neutralité observée pendant la guerre anglo-hollandaise atti- rèrent à Ostende une foule de commerçants étrangers et la ville devint le centre d´un trafic considérable. Une bourse et une banque furent érigées, tant le commerce était intense. Trois superbes estampes ont été faites à cette époque qui montre la beauté du port. Une, gravée par Daudet en 1784, d´après le célèbre tableau de Solvyns, est très recherchée et d´ailleurs très artistique. A la fin du règne de Joseph II, la navigation vers les Indes fut reprise et du ler Avril 1793 au ler Juillet 1794, il y eut 27 navires qui entrèrent à Ostende venant directement de l´Orient. Le port semblait alors devoir reprendre définitivement le rôle qu´Anvers avait dû abandonner depuis la fermeture de l´Escaut, mais pendant la révolution et l´Empire, Ostende ne pouvait prospérer. L´état de guerre continuel empêchait tout trafic et le port s´ensablait à vue d´oeil. Ce n´est que sous l´Empire qu´un effort fut fait pour y remédier. L´estacade fut reparée afin d´empêcher le sable de la plage de venir dans le chenal et l´on substitua aux arrieres eaux l´effet d´une écluse de chasse. Cette écluse fut achevée en 1810, mais comme toutes celles qu´on construisit encore après (en 1859, l´écluse Leopold et en 1898, l´écluse préconisée par Demey) elle n´empêcha pas l´ensablement de continuer. Ce n´est que par des dragages que le port a obtenu la profondeur voulue: Les premiers essais de dragages dans le port d´Ostende eurent lieu en 1880 et depuis lors ce système de nettoyage et d´approfindissement du chenal a toujours été employé. Signalons, pour terminer ce court exposé historique, que le premier bassin de commerce fut ouvert en 1776 et le second en 1781. Les grands bassins, qu´on voit derrière le pont de Smet de Naeyer, ont été creusés au debut du siècle dernier et inaugurés en 1905. C´est à la sollicitude du Roi Leopold II et `a l´appui du ministre de Smet de Naeyer, qu´Ostende doit ses magnifiques installations maritimes. Le phare, qui se trouve a l´est du chenal, a été construit après la guerre, en remplacement de celui qui fut détruit pendant l´occupation allemande et qui se trouvait à la même place. Marbella, Mai 2006 |
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| | | De_Vlaamse Admin
| Sujet: Re: HISTOIRE DU PORT D´OSTENDE Dim 25 Nov - 21:53 | |
| VOYAGE DANS LES DEPARTEMENS DU NORD, DE LA LYS, DE L'ESCAUT, etc, PENDANT LES ANNEES VII ET VIII PAR LE CITOYENBARBAULT-ROYER , ex- Haut-Juré de Saint Domaingue MESSIDOR, AN VIII (vers 1800) (texte en Français de l'époque) Cource à Ostende.- Ses environs.- Cette ville manque d'eau douce.- Cachalots ou Baleines. Aussitôt que la barque de Gand s'est arrêée au trottoir de Bruges, l'on trouve plusieurs voitures disposées et prêtes à partir de suite pour Ostende, Blankenberg, Maldeghem, l'Ecluse. Comme il était de très bonne heure à ma descente à Bruges, et qu'Ostende n'est éloigné de cette ville que de quatre lieues, il convenait d'user de la facilité qu'offrait ce court voyage. La route d'Ostende, plus étroite que les autres routes de Flandre, est en partie pressée de deux rangs d'ormes, dans un espace assez étendu. Tout ce pays doit paraître fort touffu en été, par l'étalage même du peu de bois qui s'élève de ce canton. Les bourgs que l'on rencontre, et entre autre celui de Ghistel, semblaient jouir d'une certaine aisance, que l'on doit attribuer au reflux du commerce d'Ostende dans les tems propices. La grande fertilité qui embellit ce brillant district ; cesse tout à coup aux environs d'Ostende. Le terrein devient aride, d'un aspect rechigné. Le froid se fait sentir , l'air résonne au loin du battement de la mer ; les dunes se présentent avec leur tête dépoullée, blanchâtre et sablonneuse. J'entrai dans Ostende la tristesse dans l'ame , et en tournant des regards tardifs sur le beau pays qui fuyait loin de moi. Ostende n'est ni un port, ni une ville considérable ; en 814, ce n'était qu'un misérable village de pêcheurs. Devenu forteresse par la suite des tems , Ostende tient à ce titre l'une des première place dans l'histoire des guerres . cette ville maritime est environnée de deux canaux profonds, dans lesquels les vaisseaux peuvent entrer à l'aide du flux de la mer. Les maisons situées le long des quais du port, sont fort belles . L'eau douce manque à Ostende; on es t obligé d'en faire venir de Bruges ; les brasseurs l'y envoient chercher dans des barques , d'ou on la met en un réservoir qui est proche du port : ce défaut , et les autres incommodité du lieu, ont été la cause qu'Ostende n'a point attiré chez elle les négociens de cette compagnie, à laquelle Ostende avait donné son nom. En 1404, huit Cachalots, de 74 pieds, échouèrent sur les parages d'Ostende : à cette époque, la pêche de ces nombreux cétacées n'avait pas encore été entrprise et les poissons de ces mers étaient d'un volume plus prodigieux que ceux que l'on rencontre aujourd'hui, soit que l'espèce se soit altérée, soit qu'elle ait été se ménager des retraites inabordables dans des lieux inconnus. Pénible état du commerce.- Administration maritime. Huitres d'Ostende.- Retour à Bruges. Ostende qui ne subsiste que de commerce, se trouvait alors dans la situationet le dénuement le plus misérable. Tel est d'ordinaire l'effet d'une guerre dont la durée a fini par tarir toutes les ressources de la prospérité . Le spectacle d'un port marchand , sans commerce et sans activité , est la chose la plus pénible que l'on puisse s'imaginer . Des navire échoués, un amas de cordages, des voiles jetés çà et là : des mâts mutilés, des matelots oisifs et silencieux ... ! Cependant le nombre des individus employés dans les bureaux de l'administration maritime était toujours le même, et quoique ce port ne raportât rien , la république conservait à ces gens inutiles des traitementd très forts. Ce contraste de l'inutilité heureuse et de la misère forcée, rendait les plaintes générales ; elles étaient assurément bien fondées , car je me trouvai dans cette ville avant la révolution du 18 brumaire, et personne n'ignore dans quelle confusion horrible roulaient à cette époque toutes les parties de l'administration soit civile soit militaire . Il se fesait dans cette ville un commerce assez importante d'huîtres à barbillons verts , qui se transportaient fort au loin : voilà ce que le moment avait à offrir, à Ostende, le plus digne d'intérêt. La voiture qui retournait d'Ostende à Bruges, était une voiture ouverte. Il fesait très froid, l'air était piquant et si insupportable, que les femmes qui se trouvaient dans cette voiture , descendaient dans presque tous les cabarets pour se rechauffer et se gorger de genièvre ; pratique honnête et générale dans le pays de Flandre : tout arriva ivre dans la cité de Bruges. |
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