Une communauté internationale au cœur de la Flandre

La Flandre compte quelque 300.000 habitants n'ayant pas la nationalité belge. Et chaque année, quelque 25.000 allochtones vivant en Flandre sans nécessairement parler le néerlandais obtiennent la nationalité belge. Le pourcentage d'étrangers est particulièrement élevé dans les communes flamandes autour de Bruxelles, et dans la capitale naturellement.Il ne s'agit pas d'un problème propre à Bruxelles. Partout dans le monde, les grandes villes exercent une forte pression sur leur environnement. Les citadins pouvant se le permettre quittent le centre-ville et s'installent de préférence dans les zones vertes. Cette ceinture verte devient en très peu de temps une zone résidentielle urbanisée. Le phénomène s'est produit à Bruxelles comme ailleurs. Les habitants les plus riches quittent la capitale pour les petits villages tranquilles de banlieue. Mais la situation dans les communes de banlieue flamandes n'est toutefois pas comparable au problème des grandes villes expansionnistes du monde. Bruxelles est plutôt un îlot bilingue dans une zone linguistique néerlandaise. La très grande majorité des émigrés bruxellois étaient, et sont toujours, francophones et font peu d'efforts pour s'intégrer à leur environnement néerlandophone, certainement dans les communes flamandes où il existe des facilités pour les francophones.Les communes flamandes autour de Bruxelles ont dû faire face ces dix dernières années à un grand afflux de Bruxellois francophones. Ont suivi plus tard des fonctionnaires aisés d'institutions européennes et internationales, et des cadres supérieurs de sociétés ayant leur siège à Bruxelles. Cet afflux d'habitants souvent fortunés a fortement fait augmenter les prix dans les communes périphériques de Bruxelles. Une grande partie de la population flamande d'origine ne peut plus se permettre d'acheter des terrains dans cette zone et leurs enfants sont contraints d'aller construire ailleurs. Alors que le pourcentage d'habitants ne parlant pas le néerlandais augmente dans ces communes flamandes, le nombre d'habitants néerlandophones est en régression. Dans certaines de ces communes, le phénomène a pris de telles proportions que les Flamands autrefois majoritaires sont devenus une minorité.Il s'agit d'un phénomène unique en Europe. La Flandre est en effet la seule région ayant une concentration si élevée de personnes parlant une langue étrangère au centre de son territoire. Cela explique pourquoi les Flamands tentent de mener une politique vigilante pour conserver le caractère authentique flamand de cette région. Cette situation exceptionnelle, comparable à nulle autre évolution démographique en Europe, exige des dispositions politiques exceptionnelles. Les autorités flamandes ont donc élaboré une double politique pour la communauté internationale sur son territoire. Elles ont choisi de favoriser l'accueil et l'hospitalité, tout en stimulant ces habitants à apprendre le néerlandais et à s'intégrer dans la communauté flamande locale.