Par Paul-Henry Gendebien, ancien député belge et européen, est président du Rassemblement Wallonie-France.
Séculaire et récurrent, le mal-être existentiel de la Belgique pourrait
s'accentuer à l'approche du scrutin législatif du printemps. La
question belge, c'est aujourd'hui l'échec d'un fédéralisme qui a déçu,
où l'on voit une majorité flamande préparer l'indépendance de sa région
tandis que la minorité wallonne compte vainement sur l'intervention
d'une monarchie sans réels pouvoirs pour empêcher la dislocation de
l'Etat. La vraie-fausse fiction diffusée récemment par la télévision
francophone a créé un traumatisme chez les Wallons : refoulée dans les
zones obscures de l'inconscient collectif, la partition tant redoutée
de la Belgique devenait plausible. L'illusion faisait place à la
brutale réalité : à coups de boutoir répétés, le nationalisme flamand
pourrait bien finir par avoir raison de l'Etat belge. C'est un fait :
la pensée séparatiste s'est incrustée au coeur de la plupart des partis
flamands, au-delà du puissant et inquiétant Vlaams Belang. Pour eux,
l'objectif n'est autre que l'émergence d'un nouvel Etat en Europe, et
dans l'immédiat la remise en question de la fonction royale.
Les chancelleries européennes feraient bien de s'en aviser. La
conférence institutionnelle qui suivra les prochaines élections
pourrait porter une atteinte supplémentaire à la substance régalienne
de ce qui subsiste d'Etat central. La Flandre exige la scission des
politiques économiques et sociales, de la fiscalité des entreprises, de
la justice... Le démembrement commencé il y a plus de trente ans
s'achèverait par une séparation de velours à la façon tchécoslovaque.
Dans ce cas, l'avènement d'une République de Flandre ne fera pas
l'ombre d'un doute.
(...)
Le rattachement à la France, espoir de la Wallonie - L'ESPRIT REPUBLICAIN
"Culture et Mémoire Républicaine" - L'ESPRIT REPUBLICAIN
La Communaut germanophone de Belgique