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 Hommage à Piet Tommissen pour ses 75 ans

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Fabien
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MessageSujet: Hommage à Piet Tommissen pour ses 75 ans   Hommage à Piet Tommissen pour ses 75 ans EmptyDim 17 Fév - 21:40

Hommage à Piet Tommissen pour ses 75 ans
Piet Tommissen ou de la vertu de l’obstination
Hommage à Piet Tommissen pour ses 75 ans E28ded5b4d2bdf3706bad01kx2Cicéron
a dit un jour: «Rien ne fait plus impression que l’ob­sti­nation».
Cette phrase pourrait parfaitement s’appliquer à la vie et l’œuvre de
l’économiste politique flamand Piet Tom­mis­sen, qui a fêté le 20 mars
dernier ses 75 ans en gardant intacte son impressionnante puissance de
travail.
Ceux qui cherchent encore la preuve de cette évidence
—que toute culture repose sur l’acte gratuit, sur le travail pres­té
sans rémunération— il la trouvera dans la personne de Piet Tommissen.
Après la deuxième guerre mondiale, Carl Schmitt était le bouc émissaire
favori dans la sphère des sciences juridiques et politiques allemandes,
mais aussi, faut-il le rappeler, le “chêne sous lequel les sangliers
ve­naient chercher leurs truffes” (dixit Roman Schnur). Pendant cette
période sombre, le jeune Piet Tommissen a donné son amitié à Schmitt,
avec quelques rares amis allemands fidèles; il a aussitôt rédigé la
première bibliographie de Carl Schmitt dans des conditions difficiles
(Versuch einer Carl-Schmitt-Bibliographie, Academia Moralis,
Düsseldorf, 1953). Et quand je dis “conditions difficiles”, je veux
rappeler à mes contemporains que Tommissen a effectué ce travail
long­temps avant qu’il n’existât partout des photocopieurs, com­me
aujourd’hui, où l’on peut reproduire des textes à foison. Tom­missen
retranscrivait, à la main, avec son stylo à encre, des centaines
d’articles de Schmitt ou il les tapait sur une vieille machine à écrire
de voyage, avec papier carbone, per aspera ad astra. Il a effectué ce
travail quand il était un étu­diant sans moyens, dans les dures années
de l’après-guer­re, où tout voyage d’exploration vers Plettenberg (où
Schmitt s’était retiré) représentait des difficultés financières à la
chaî­ne. C’est donc avec des débuts aussi difficiles que Tommis­sen, au
fil des années, est devenu le meilleur connaisseur, et le plus
méticuleux, de l’œuvre de Carl Schmitt.

Les
fruits de ce travail désintéressé se retrouvent aujourd’hui dans
d’innombrables articles et études, dans de nouvelles bibliographies et,
depuis 1990, dans une collection de livres, baptisée “Schmittiana”, qui
paraît chez Duncker & Humblot à Berlin. Aujourd’hui, nous estimons
tous que de tels travaux sont aisés à achever, mais ce fut loin d’être
le cas à l’époque héroïque du jeune étudiant et du jeune économiste
Tommis­sen. Je dirais même plus: sans la foule d’apports et de dé­tails
apportés et découverts par Tommissen, l’entreprise de dif­famation
internationale qui a orchestré le boycott et l’ostra­cis­me contre
Schmitt —et ainsi contribué à sa gloire!— ap­pa­raîtrait encore plus
sotte et plus lamentable, parce qu’elle n’aurait aucun argument
valable, ne saurait rien des innom­bra­bles facettes de sa personne.
Tommissen,
qui a étudié les sciences économiques à la Hau­te Ecole économique
Sint-Aloysius à Bruxelles et à l’Uni­versité des Jésuites d’Anvers, a
dû, à côté de ses recher­ches, travailler pour gagner sa croûte comme
fondé de pou­voir dans l’industrie. Il accède au titre de docteur en
1971 en pré­sentant une thèse sur Vilfredo Pareto. Intitulée De
eco­no­mische epistemologie van Vilfredo Pareto (Sint-Aloysius
Han­delshogeschool, Bruxelles, 1971), cette thèse peut être con­sidérée
comme l’un des ouvrages les plus importants et les plus fondamentaux
jamais rédigés sur le grand homme. Tout chercheur qui souhaite se
pencher sérieusement sur l’Ita­lien Pareto devrait au moins acquérir
une connaissance pas­sive du néerlandais. Ce qui ne m’empêche pas de
regret­ter que Tommissen n’ait pas écrit son livre en allemand ou en
français: mais hélas, la gloire est injuste, monstrueuse pour les
langues minoritaires.
Dans ce travail, nous rencontrons déjà
Tommissen tout en­tier: un observateur interdisciplinaire qui manie
cette inter­disci­plinarité avec le plus grand naturel, comme si elle
était l’évidence; un auteur qui possède le grand art de mettre en
exergue les liens entre les choses les plus diverses. Nous n’acquerrons
pas seulement, à la lecture de cette thèse, con­naissance des problèmes
fondamentaux de l’économie po­liti­que européenne jusqu’aux années qui
ont immédia­te­ment suivi la première guerre mondiale, mais aussi de
tout l’arrière-plan politique, philosophique et psychologique qui
animait le “solitaire de Céligny”. Tommissen nous restitue avec amour
et expressivité tout ce background, générale­ment ignoré par bon nombre
d’auteurs, trop attachés à la surface des textes. Par conséquent,
aucune autre étude dé­tail­lée ne rendra la thèse de Tommissen caduque.
Mais
on comprendrait mal le personnage Tommissen si on ne le considérait que
comme un spécialiste de Schmitt et de Pareto, lui qui a enseigné de
1972 à 1990 à la Haute Ecole d’économie Sint-Aloysius à Bruxelles où il
éditait la collection “Eclectica”, qui recèle des montagnes de trésors,
des anec­dotes et des détails sur Schmitt, toujours inattendus. Peu de
cher­cheurs savent en Allemagne qu’il est aussi un bon con­nais­seur de
Georges Sorel, de Julien Freund et de la pensée politique française des
19ième et 20ième siècle. Tommissen a tou­jours déclaré, expressis
verbis, qu’il voulait faire “des scien­ces humaines au sens le plus
large du terme”.
Exemple particulièrement frappant de
concrétisation de cette volonté: son livre Economische Systemen
(Uitgeverij N.V., Deurne, 1987). En peu de pages, Tommissen y brosse
l’his­toire des idées économiques de l’antiquité à la Chine
post-maoïste et les innombrables notes et remarques fondées qu’il a
ajoutées au texte nous ouvrent au drame qu’est l’his­toi­re économique
de l’humanité et nous communiquent les ra­ci­nes et les fondements
politiques, culturels et idéologi­ques de l’homme travaillant tout au
long de l’histoire. Un bon li­vre rend la lecture de cent autres
superflue et nous encou­rage à en lire encore d’autres milliers. Voilà!
D’extraordinaires connaissances en littérature et en histoire de l’art…
Mais
dans tous les travaux d’économie et de sciences politi­ques écrits par
Tommissen, le lecteur est constamment sur­pris par ses extraordinaires
connaissances en littérature et en histoire de l’art, car il avait
caressé longtemps l’idée d’étu­dier la philologie germanique et
l’histoire de l’art. Par exem­ple, il connaît le dadaïsme et le
surréalisme européens dans toutes leurs variantes. Il n’était pas
encore âgé de trente ans qu’il invitait en Flandre des auteurs
allemands comme Heinz Piontek et Heinrich Böll, pour y prononcer des
conférences (et je serais tenté d’ajouter: quand ils étaient encore des
é­crivains intéressants…!).
Seuls ceux qui sont conscients de
l’énorme travail presté par Tommissen sont en droit d’émettre une
critique: ce maître de la note en bas de page exagère parfois dans son
zèle à vou­loir tout dire, car il sous-estime volontiers les
connaissances de ses lecteurs. Mais chez Tommissen, il n’y a là aucun
or­gueil, qui motive son action, ni aucune vanité, car il est la
cha­leur humaine incarnée. Pour lui, l’homme est né pour ai­der son
proche et pour recevoir de lui une aide équivalente. Si bien que
Tommissen, l’éminence, n’a aucune honte d’ap­pren­dre quelque chose,
même d’infime, chez un écrivaillon à peine sorti de la puberté et
inexpérimenté.
Un dévouement fidèle à Pareto et à Schmitt
Toujours
heureux de donner un renseignement, toujours en quê­te de
renseignements chez autrui avec la plus exquise des amabilités,
Tommissen a permis l’éclosion de bon nom­bre de travaux scientifiques,
a semé beaucoup plus que les nombreux ingrats ne le laissent supposer à
leur public. Un hom­me de cette nature si particulière et si valable
mérite à juste titre nos hommages parce qu’il a donné volontairement,
avec fidélité, une grande partie de sa vie à ceux qu’il consi­dère
comme ses maîtres: Vilfredo Pareto et Carl Schmitt. On pense de suite à
un essayiste brillant et un conteur souve­rain comme Adolf Frisé qui
n’a pas hésité à explorer pendant de longues décennies l’œuvre de
Robert Musil et à la propa­ger. Souvent la lumière qui brille sous le
boisseau est la plus vive! Ad multos annos, Piet Tommissen!
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